Les statistiques défensives de Rudy Gobert pour ce début de saison sont globalement excellentes. Chaque fois que le pivot français se trouve sur le parquet, la défense des Minnesota Timberwolves affiche un niveau comparable à celui d’une équipe classée parmi les cinq meilleures de la ligue. Ce constat chiffré, cependant, entre en contradiction avec une observation plus nuancée. Dès que Gobert quitte le terrain, son équipe se transforme en la pire défense de toute la NBA, ce qui souligne son influence systémique.
Le « eye test », l’évaluation visuelle, n’avait en effet pas été aussi clément envers Gobert lors des cinq premiers matches de la saison. Le joueur n’avait atteint un total de rebonds à deux chiffres qu’à une seule reprise. Sa mobilité latérale, particulièrement mise en évidence sur le tir victorieux d’Austin Reaves mercredi soir, semblait faire défaut. S’il parvenait à contrer certains tirs, les adversaires n’affichaient aucune appréhension particulière à le défier dans la raquette. Cette impression s’est prolongée en début de match samedi à Charlotte, où les Hornets ont inscrit trente-et-un points dans le premier quart-temps et menaient de six points à la mi-temps.
Pendant cette première mi-temps contre Charlotte, Gobert n’avait recueilli que quatre rebonds et n’avait procédé à aucun contre. Cette performance décevante s’inscrivait dans une séquence compliquée, après n’avoir totalisé que onze rebonds sur les deux matches précédents, des défaites contre les Nuggets et les Lakers. La situation semblait préoccupante pour le géant français, dont l’impact ne transparaissait pas dans le jeu. Mais le cours du match a radicalement basculé après la pause.
Le troisième quart-temps a été celui de la révélation, où Rudy Gobert a enfin ressemblé au joueur quadruple élu Défenseur de l’Année. Explosif et dominant, il a marqué six points, saisi onze rebonds, réalisé un contre et affiché un bilan de plus-dix-huit points en seulement douze minutes de jeu. Cette démonstration de force défensive et d’efficacité a été l’élément déclencheur qui a permis aux Timberwolves de renverser la situation. Portée par cette dynamique, l’équipe a remporté la victoire sur le score de cent vingt-deux à cent cinq, mettant ainsi fin à une série de deux défaites consécutives et démontrant, une fois de plus, que leur sort défensif repose en grande partie sur les épaules de leur pivot français.
